Lors de notre dernière newsletter, nous vous avions fait part des nouvelles recommandations de la CNIL en matière de cookies et autres traceurs. En effet, la CNIL avait publié ses lignes directrices début juillet pour encadrer le dépôt et la lecture des cookies et autres traceurs lorsque l’internaute se rend sur un site internet.
Le 19 juin 2020, le Conseil d’Etat a validé pour l’essentiel les lignes directrices relatives aux cookies et traceurs adoptées par la CNIL le 4 juillet 2019. L’objectif de ces lignes directrices était d’encadrer juridiquement l’utilisation des cookies et traceurs afin de garantir aux utilisateurs la maitrise de leurs données personnelles.
Toutefois, une pratique a été formellement annulée par le Conseil d’Etat, à savoir le « Cookies Walls ». Les cookie walls sont utilisés par les sites web pour refuser l’accès aux utilisateurs s’ils ne consentent pas à tous les cookies et traceurs présents sur ce site.
Les lignes directrices validées par le Conseil d’Etat
Lors de sa décision, le Conseil d’Etat a validé l’essentiel des interprétations ou recommandations contenues dans les lignes directrices à savoir :
- Toute personne doit pouvoir refuser de donner son consentement aussi facilement que de l’accorder;
- Toute personne doit pouvoir retirer son consentement aussi facilement qu’elle ne l’a donné ;
- Tout consentement doit être donné pour une finalité déterminée ce qui implique une information spécifique pour chaque finalité envisagée ;
- Toute personne doit être informée de l’identité du/des responsable(s) de traitement qui effectue(nt) le dépôt des cookies
- Tout responsable de traitement doit être en mesure de démontrer que le consentement recueillis est valide
La censure du Conseil d’Etat
Le Conseil d’Etat a pris la décision de censurer un alinéa par lequel la CNIL estimait qu’un internaute ne devait pas subir d’inconvénients majeurs en cas d’absence ou de retrait du consentement. La CNIL avait précisé dans ses recommandations que l’accès au site internet ne pouvait jamais être interdit si l’utilisateur n’accepte pas les cookies.
Pour prendre une telle décision, la CNIL s’était basée sur la position du CEPD (Comité Européen de Protection des Données personnelles).
Le Conseil d’Etat estime qu’en déduisant cette interdiction générale du RGPD, la CNIL a été au-delà de ce qu’il est légalement possible de faire dans le cadre de lignes directrices.
Et maintenant ?
Pour conclure, et suite à la décision du Conseil d’Etat, les lignes directrices seront ajustées afin de prendre en considération les différents points apportés par le Conseil d’Etat et ainsi être conforme.
Pour rappel, les modalités de recueil du consentement aux cookies seront précisées dans une future recommandation de la CNIL, qui a fait l’objet d’une consultation publique.
L’ajustement des lignes directrices et l’adoption de cette recommandation doit intervenir après la rentrée de septembre 2020.